PRESSE – Comme il se doit avec les ailleurs, Londres possède son imagerie touristique : les paillettes de Picadilly, le faste de désuet de Buckingham Palace, le coup de foudre à Notting Hill… Pourtant, légèrement hors champ, un simple détour vers l’Est de la ville offre de discrètes mais réelles découvertes. Petits musées délicieux, balades au bord du canal, marché pimpants, EastEnders authentiques et gastronomie du monde entier attendent le flâneur que la douce rugosité de la brique et l’absence de tralala n’effraient pas. Trois jours à l’Est, ou trois jours pour respirer la ville autrement. Top chrono.
[Extrait]
Presque à l’autre extrémité de Brick Lane, l’ancienne brasserie Truman, la brasserie à l’aigle noir, immense complexe industriel de briques sombres datant du 18ème siècle, s’est transformée en centre d’art hébergeant artistes, studios et ateliers, et organisant à l’année défilés, performances, évènements musicaux, etc. Le dimanche est également l’occasion d’un marché dédié à la mode et au design (entrée principale dans la cour principale de la brasserie), cadet de l’ancestral marché de Spitalfield, situé à deux pas. Tous deux tâchent de maintenir leur quota de jeunes créateurs anglais parmi les incontournables revendeurs d’imports asiatiques.
Achever la journée par une halte à la galerie d’art de Whitechapel ? Ouverte en 1901 par le vicaire Barnett et son épouse, sympathiques philanthropes, rêvant « d’éduquer les populations modestes de l’East End à la beauté et à l’espoir », la galerie joue désormais dans la cour des centres d’art d’envergure internationale (Picasso, Braque, Pollock, Hockney y ont exposé) tout en veillant à rester ouverte aux artistes locaux.
Tout près de là, le soleil se couche sur la tour Swiss-Re, faisant crépiter les facettes du cornichon de verre désormais chéri des londoniens, les effluves des restaurants indiens tapissent le crépuscule, l’accent cockney des vendeurs de journaux domine presque la rumeur du trafic, les ombre de femmes somalies au long tchador noir se hâtent avant la nuit. Les repères s’évanouissent, Londres trace déjà ses méandres incertains dans la mémoire du voyageur…
Ma mission : enquête sur place – photographies – rédaction
texte intégral disponible sur demande
Revista n°15 – Magazine créé par Claude Nori
hiver 2007